Savoir faire

1 esquisser

L’esquisseur

L’esquisse est le dessin préparatoire de la future dentelle. Il s’inspire souvent de la richesse des archives et des collections anciennes, mais aussi de la créativité de la plus jeune génération.

2 dessiner

Le metteur en carte

La mise en carte est une transcription sur papier millimétré du dessin. Pour tracer cette cartographie de la dentelle qui permettra sa reproduction sur cartons pour guider le métier à tisser, il n’y a aucun retour en arrière du fil possible.

3 Fabriquer

Le Tulliste

Le métier de tulliste est fruit de passion. D’un savoir convoité, il sait aguerrir patiemment ses talents révélés. Entre chariots et bobines, accordant mille fils, Il conduit le fier orchestre des vieux métiers. Le tulliste est le conducteur du métier à tisser, Leavers, Bobin ou Bobinot. Il faut cinq années d’expérience pour apprendre à mener un métier et produire des pièces de tulle ou de dentelle dans les règles de l’art.

4 Ecossage

L’écosseur

Il faut un talent jardinier et une patience céleste pour déloger la fruit de la bobine de la cosse de son chariot. Ce geste maîtrisé à force de printemps et de courage pousse à la base du plus beau des ouvrages.
L’écossage est la première étape de la préparation avant le tissage sur métier. Il s’agit de dégager la pièce de métal appelée « bobine » de son support, appelé « chariot ».
Cette opération nécessite une grande dextérité.

5 Extirper

L’extirpeur

Extirper sans relâche le fil presque invisible pris dans la bobine n’est-ce pas comme vouloir saisir l’aile d’une libellule ? comme tenter d’apercevoir les cils de la musaraigne ? Un petit miracle de précision.
L’extirpage est la seconde étape de la préparation avant le tissage sur métier. Il s’agit de dégager le fil restant entre les pièces de métal appelée « bobine ».
Cette opération nécessite beaucoup de précision.

6 Bobinage

Le bobineur

Comment croiser ces milliers de fils sans jamais perdre le mobile ?
Le bobineur et la bobineuse gardent à vue chacun d’entre eux et glissent entre les fers les fils d’argent. Ils préparent, solitaires, les précieux chargements qui feront sur le métier le parfait ouvrage. Egalement appelé Wheeleur ou Wheeleuse, le (la) bobineur (euse) doit avoir un grand savoir-faire pour être en mesure de faire passer les fils dans les bobines de métal.
Cette opération est faire manuellement et nécessite une attention extrême ainsi qu’un tour de main d’exception.
Peu de gens atteignent ce niveau de maîtrise nécessaire pour alimenter en fil les métiers.

7 Remontage

Le remonteur

Précis et adroits, remonteurs et remonteuses garnissent les chariots, Replaçant la bobine, ils mettent le métier en appétit, grand fauve mécanique. Entre les crocs, il place en finesse les bobines délicates qui tisseront la tresse Le remontage consiste à charger les bobines dans les chariots en parvenant à coincer en un tournemain le ressort du chariot dans la bobine tout en dégageant le fil afin qu’il puisse être noué par la suite : une opération très importante avant la mise en action du métier car le couple constitué par les bobines et les chariots est l’une des pièces maitresses du métier Leavers.

8 Visiter

Le Visiteur

Les opérations de visitage et de raccommodage se répètent à la sortie du métier, durant la finition et après l’ennoblissement.
L’œil de ses doigts court vitement sur le tissu.
Sur le motif, la visiteuse traque le plus petit défaut.
Elle sent sans les voir ses moindres sursauts d’un geste le protège des sorties de piste. La « visite » de la dentelle et du tulle est souvent effectuée par des femmes d’expérience. Il s’agit de repérer sur les pièces tombées de métier les défauts et les manques pour marquer leur emplacements afin qu’ils puissent être réparés.
Cette opération est effectuée à plusieurs étapes de la création des tulles et des dentelles.

9. Réparer

La raccommodeuse

Dévêtue par endroits, la dentelle prend froid.
Des doigts de fées, tout en légèreté
reprennent posément tous les errements et retrouvent avec adresse le fil de la beauté. Exercé par des femmes très expérimentées,
le raccommodage du tulle et de la dentelle est la reprise,à la main, de tous les manques, les défauts, les excès qui viennent dégrader le motif du tissu.

10. Teindre

Le Coloriste

Tombée du métier, la dentelle reste nue. Frissonnante, elle git pâle comme son fil. Le coloriste, à grands bains, la comble de recettes la fait rougir un peu, lui fait tourner les sangs lui déclare sa flamme sur tous les tons. Dans un laboratoire sont préparées les recettes de teintures qui mettront en couleur les pièces de dentelles et de tulle qui sont ensuite plongées dans des bains teintants.

11. Finir

L’écailleuse

A la main, l’on tranche l’herbage des bordures l’on taille avec soin les allées des coupes, ratisse le gravier entre les parterres. Ici, s’arrête la piste des floraisons et s’achève le jardin clos des dentelles.
L’écaillage permet de séparer les coupes de dentelles les unes des autres sur une même pièce, en bordure du motif lorsque celui-ci présente une bordure en « écailles ». Lorsqu’elle en suit les contours, cette opération ne peut être effectuée qu’à la main.

12. Ennoblir

le styliste

Le (la) styliste En grand apparat ou en toute discrétion, sur la tête encore nue du tulle, de la dentelle, l’on pose la couronne chatoyante des matières Au cou du motif, l’on passe les perles, les ors, les plastiques et les rubans. L’ennoblissement permet toutes les audaces sur la dentelle et sur le tulle : impressions, contrecollages, broderies, passementeries, quilting, tufling… C’est l’étape qui consacre une créativité débridée par les projets les plus fous.