Quelle dentelle choisir ?

Le Métiers Leavers


Inventés au début du XIXe siècle en Angleterre et importés en contrebande en France sous Napoléon, les célèbres métiers mécaniques Leavers fonctionnent sur un savant et solide principe d’entrelacement de fils. Comme des instruments de musique, complexes et précieux, ils sont conservés, restaurés et utilisés par la maison Sophie Hallette depuis plus d’un siècle. Dix tonnes de métal s’activent dans un grand fracas, aux mains et à l’œil d’artisans d’exception, pour produire la plus fine, la plus libre et la plus belle des dentelles au monde.

Alençon


C’est un coin de dentelle luxuriant de motifs. Flirtant sur les pivoines de son tissage bouclé, on y voit des oeillets, on y cueille des roses. Dans ce tableau subtil, peint au métier Leavers, les guimpes s’ajoutent au fond, révélant le motif pour plus d’opacité.

Chantilly

Féminine, élancée, d’une élégance rare, c’est un bouquet de fleurs léger et délicat. Un jeu d’ombres et lumière, un voile transparent qui trouve son origine dans la nuit des temps.

Cluny

D’une certaine épaisseur, de caractère rustique, elle cache bien son jeu. C’est une théoricienne de la mathématique, une cathédrale sensible, toute une architecture de forme géométrique d’inspiration gothique. Équilibre de forces, elle est la plus célèbre des dentelles.

Filet

Son histoire se dessine depuis l’Antiquité : c’est celle d’un support sur lequel s’esquisse un tissage géométrique, mais volontiers rustique, souvent irrégulier, et parfois bien épais. Fils de guimpe et fils de fond unissent leurs efforts, tout est bon à attraper dans leur(s) filet(s)…

Malines

Pour avoir du succès il faut être Malines, souligner ses motifs par un fil légèrement plus épais donne de la prestance quand on veut se montrer. Pour être désirée beaucoup de légèreté, avoir dans son dessin des trèfles à quatre feuilles apporte félicité ce qui est apprécié !

Dentelle Guipure

C’est une dentelle de jour qui se porte aisément, un habit de si peu en relief sinueux. C’est une nature humble et accessible quand elle aborde les gens dans toute son épaisseur. Pudique et sans complexe, elle s’exprime tout haut pour mettre en évidence ses détails et motifs.

Le métier Bobin


Après des siècles de travail à la main, l’invention du métier à tulle permet soudain de réaliser mécaniquement un tissu tout aussi raffiné et délicat. Le métier Bobin, conçu à Nottingham en 1808, révolutionne cette industrie naissante du tulle en permettant un tissage noué, plus solide et plus souple. Le tulle dit “Bobin”, si fin qu’il en devient magnifiquement transparent, est aussi plus résistant. Les fils de soie, de laine, de coton, de lin et les matières les plus innovantes, se trouvent sublimées par ces métiers d’exception qui invitent à une plus libre créativité. Entre 1986 et 1996, La maison Sophie Hallette a restauré et redonné vie à une trentaine de métiers Bobin centenaires laissés à l’abandon qui produisent aujourd’hui l’un des meilleurs tulles au monde.

Vague


Dans le Nord, les vagues se jettent contre les côtes, faisant vibrer jusqu’aux métiers à tisser… Invitation au voyage, les fines lanières d’un tulle de soie, coupées puis raboutées entre elles, viennent reproduire ces ondulations émouvantes.

Origami

Parfois, la richesse du patrimoine français croise le chemin… de l’origami japonais, s’enrichissant soudain d’une poésie étrange et magnétique. Ah, que d’histoires nous raconte cette belle ribambelle, tulle de coton à l’imprimé scintillant, nimbé d’un pliage cousu en relief !

Tissage bobin
Il a parcouru un long chemin depuis son invention à Nottingham à l’aube du XIXème siècle, sans jamais se laisser éclipser… Un réseau qui tord tordre les fils de trame autour des fils de chaîne : le tulle Bobin, révolutionnaire hier, révolutionnaire aujourd’hui !