Avec leurs réminiscences victoriennes et leurs corsets traités en volumes lâches, oversize, les vêtements de Missy Wu interpellent. Un Portrait de femme d’Henry James à la mode 2019 ? Non, plutôt « l’autoportrait d’une femme » répond l’étudiante au London College of Fashion. Une peinture divisée en quatre âges : de l’enfance, durant laquelle est intériorisée l’obligation de se comporter en « fille », jusqu’à la libération et à la « féminité émancipée ». Dans cette réflexion sur l’empowerment, la jeune créatrice a mis la dentelle au premier plan parce qu’elle est, justement, considérée comme « un tissu traditionnel de la féminité », avant de déconstruire cette image à travers de savantes superpositions de motifs, de matériaux, de couleurs. Sa collection s’intitule « The Silent Ones », hommage à une parole trop souvent silencieuse. Inutile de préciser à quel point elle colle à l’époque, mais surtout, à quel point cette lady à la fois hypeféminine et hypermoderne nous séduit !