On a beaucoup parlé dans les médias de l’exposition Lanvin, qui se tient jusqu’au 23 août à Paris au Palais Galliera… et on a eu raison ! Car peu d’expositions consacrées à la mode procurent un tel ravissement. Ne comptez pas y retrouver les modèles des saisons précédentes : c’est à la créatrice de la maison, Jeanne Lanvin, née en 1867 et disparue en 1946, que l’hommage est rendu, à travers une petite centaine de modèles dessinés par sa main et réalisés de son vivant. En revanche, c’est l’actuel styliste, Alber Elbaz, qui s’est chargé de les choisir et de les mettre en scène.
Justement : on a énormément cité le choix d’Elbaz de présenter les robes allongées dans des vitrines comme de « belles endormies ». Heureusement, on s’aperçoit au fil de la visite que la plupart sont présentées sur mannequin. Cela permet d’admirer le tombé parfait, les proportions harmonieuses, les lignes savantes de celle qui a aussi bien su briller avec de longues robes droites monacales, que réactualiser la crinoline avec ses « robes de style ».
A vrai dire, pour les amoureux de la dentelle, il y en a peu. On voit plutôt des broderies : un panneau explicatif nous apprend que Jeanne Lanvin adorait sa machine à broder Cornely ! On voit du tulle. Et surtout, on voit de l’ornementation, beaucoup, beaucoup d’ornementation, comme sur ce maillot de bain en velours (c’était une autre époque…) entièrement rebrodé à l’aiguille de perles miroirs et de cristaux Swarovski. Pour l’anecdote, ce modèle baptisé « Vogue » a été porté dans les années 20 par Marie-Laure de Noailles lors d’une pool party – so chic…
Tiens tiens : juste avant la sortie, que ne voit-on… une extraordinaire robe entièrement de dentelle ! Ce modèle grand soir nommé « Thalassa » a des manches longues, une jupe qui descend jusqu’au sol, un galon en lamé doré, et superpose dentelle mécanique noire sur fond de satin noir. A la fois incroyablement simple et follement sophistiqué : un équilibre exquis, qu’aura admirablement maîtrisé Jeanne Lanvin.